Il était une fois...

Je me souvient, lorsque je n’étais qu’un tout petit dragon, mon père me chantait une berceuse qui avait pour effet de me mettre dans un état de transe. Non ça n’avait rien de désagréable bien au contraire, lorsque je l’écoutais j’oubliais les raisons qui me poussaient à pleurer, je cessais d’avoir peur ou froid, aujourd’hui je paierai cher pour pouvoir écouter de nouveau cette chanson de mon enfance. Le seul bémol était cette substance ambrée. En fait un soir tandis que mon père chantait pour calmer mes pleurs, il englua mon petit corps dans un cocon d’ambre. Au début je pensais que c’était un nouveau jeu mais je réalisa très vite qu’il avait en réalité la ferme intention de me manger… Pour ce qui est de ma mère je ne l’ai jamais connu, ce devait être ce crâne qui décorait le nid de papa.

Ma douce enfance ne fut jamais la même après ce choc, mais j’ai su échapper à la mort en me servant de ce que mon père m’avait transmit: Le son comme moyen de défense. Je lui échappa en lui renvoyant son chant dans les oreilles, certes mes cris n’étaient pas aussi aboutis que les siens mais cela fut suffisant pour le calmer le temps de m’échapper.


Depuis je ne fis plus jamais confiance à un autre membre de mon espèce mais pour ce qui est des autres dragons… bah s’ils veulent avoir la vie sauve, ils n’ont qu’a trouver les bons mots!

Je vivais sur une île pas très loin de mon lieu de naissance. Cette île était riche, il y avait de fleurs de toutes les couleurs, l’air y était pur et l’eau si transparente qu’on pouvait voir le fond de la rivière et tous ses délicieux poissons. Malheureusement le petit paradis auquel je tenais tant fut ravager un jour par une famille de murmure mortel. Ces êtres inférieurs tellement laids qu’ils doivent se cacher du soleil! Eux et leurs trous ont saccagés toute la flore de mon île, mon royaume fut ruiné ! Je pensais pouvoir tous les tuer mais ces gros vers étaient plus malin qu’ils ne laissent croire. Si l’un tombait sous mon emprise il y avait vite un congénère pour lui porter assistance et à l’époque je n’étais pas de taille à luter.
Résigné, je fini par quitter mon île, je voulais retrouver un paradis comme celui que j’avais perdu. Alors un matin je pris mon envol vers l’inconnu. Mes grandes ailes purent me porter trois jours et trois nuits au dessus de l’océan, je me souviens de cette expérience comme la pire de toute mon existence, j’avais faim, soif et il n’y avait pas de terre en vu. Lors du quatrième jour, alors que je pensais que j'allais finir par m’écraser dans l’eau sous la fatigue et servir de repas à un ébouillantueur, un pic venu de nulle part me toucha en plein ventre. La chose n’était pas rentré très profond sous les écailles, la blessure était même superficielle mais aussitôt touché mon corps se vida de ce qui lui restait de force et mes ailes furent paralysés sous le choc. Ne comprenant pas ce qui m’arrivait je fermai les yeux, lorsque je les rouvrit j’étais sur une construction en bois et des êtres bipèdes m’avaient muselés et enfermés dans une cage. Je ne pouvais émettre aucuns sons, ce fut horrible j’avais tellement peur que j’en oubliais la faim. Je ne me suis jamais senti autant vulnérable que cette fois là.

« Un chant funeste ici! C’est Viggo qui va être content cette chose peut nous rapporter le gros lot! »

Qui étaient ces étranges créatures, voulaient-t-ils me manger? En tout cas il était hors de question de rester le découvrir, je m’étais dis qu'il fallait saisir la moindre chance de m’échapper si elle se présentait.

Au moins ces êtres me nourrissaient en poisson ce qui me permit de regagner des forces un temps, puis un jour leur bâtiment heurta quelque chose dans la mer sans doute un rocher, en tout cas ce devait être grave parce que tout le monde paniquait. Dans la confusion, les choses roses ouvrirent ma cage pour me transporter, mais c’était sous estimer mes capacités! Je pus déployer mes ailes avant qu’ils ne m’empoisonnent à nouveau. A ce moment je ne pensais qu’à fuir, voler comme je ne l’avais jamais fais pour me cacher au dessus des nuages ! Heureusement pour moi ces êtres furent pris de surprise et ne purent me tenir en joug. Le cauchemar était fini, enfin presque il y avait encore les liens qui serraient mon museau à retirer mais la joie était trop immense à cet instant pour la gâcher avec ce détail.

Par chance je vis une île au loin que je gagna la nuit tombé. J’avais réussi à défaire les noeuds qui entravaient ma gueule grâce à des rochers aiguisés sur le rivage. Une nouvelle vie s’offrait à moi. Je ne savais pas où j’étais tombé mais le coin semblait sympa.