rencontre, partage, camaraderie

Les odeurs de la forêt, une matinée un peu fraiche, mon point d'eau à la surface calme, des oiseaux qui chantonnent ... ouaip, aujourd’hui est un bon jour. Je m'étire de tout mon long et me laisse aller dans l'eau claire et fraiche pour un bain matinale. Il faut prendre soin de ses écailles, surtout pour une dragonne de mon espèce. Je me tourne et me retourne à la surface, plusieurs minutes durant, avant de sortir et de me sécher à un coup de soleil perçant les branchages.

Un bruit me fait lever la tête. Un cochon. Mon estomac gronde en réponse. Bon, je suis porté poisson, mais un peu de chaire sanglante ne fait pas de mal. Mon corps se fond dans le décor à la perfection, usant de mes talents de camouflage, j'avance silencieusement jusqu'à ma proie, respire doucement sans un bruit. Le cochon ne se doute de rien et continue de chercher sous la terre des racines avec son groin. Je suis assez proche et... Je lui saute dessus, reprenant mes couleurs, lui saute et hurle pour se débattre. Rien à faire, il est perdu. Mes crocs se plantent dans sa chaire, un dernier cris d'agonie, sa nuque se brise sous la puissance de ma mâchoire, et voila le repas prêt. Enfin presque.

Je tire mon due jusqu'au point d'eau, le cache sous des grandes feuilles fortement odorantes, histoire qu'il n'attire pas de dragons concurrents, et pars chercher de quoi rendre sa chaire plus simple à manger. C'est que je n'ai pas de feu moi.

J’ai les herbes, j’ai la pierre et j’ai de qui faire mes étincelles. Comme quoi observer des braguettaures permet d’utiliser les mêmes techniques. Je reviens sur mes pas, tranquillement, gardant en gueule ce qu’il faut, et songeant au régale que je vais me faire avec ce cochon bien gras. Quand je reviens à ma place, près de mon point d’eau, je reste sur place. Un petit dragon tire sur la patte de ma proie pour tenter de se l’approprier. Bien sûre, c’est trop lourd pour lui. Je pose dans un coin, silencieuse, les herbes et les pierres, puis laisse mon camouflage englober mes écailles. J’approche du petit voleur qui abandonne son idée impossible. Je m’attends à ce qu’il s’en aille, lui donnant une chance de s’en tirer, mais voila que non. Il arrache un bout de chaire de la patte dodue et la mange avec gros appetit. Je ne peux laisser ça impuni. Je cesse de me cacher dans le décor et le fixe. Il avale. Il se retourne. Pour ensuite se cacher plus ou moins derrière le gros cochon. Je souffle par les naseaux, un peu en colère de voir mon repas abimé par un dragon inconnu. Il est bleu comme un ciel d’été et ne semble pas vraiment agressif. Plutôt même craintif.

- heeuu … Bonjour ?

Je ne dis rien et approche,  attrape entre mes crocs la carcasse et la tire vers moi. Une fois éloignée du petit voleur, je reviens à lui, le regard sévère.

- bonjour. Voler la nourriture des autres, ça peut attirer pas mal d’ennui.

Je m’assois simplement, lui montrant que je n’ai pas l’intention de le frapper ni de lui cracher mon venin acide et corrosif sur la face. Je soupire et prends un ton plus amical. Il est jeune, il doit ne pas avoir adopté de technique de chasse.

- je pourrais peut-être pardonner ta tentative de vol… peut-être…

Je le garde bien dans mon champs de vision, et suis prête à filer telle son ombre pour le poursuivre s’il tentait de s’échapper comme si de rien n’était.

HS : Smile ne sait pas encore que t'es une fille :3

Ma colère laisse place à la compassion. Il tremble de peur le petit gars. Je l'ai sûrement effrayé avec ma grosse tête. C'est vrai qu'il est assez petit pour que je l'avale en une bouchée, mais je mange pas de dragons moi. Je dois m'arranger pour le rassurée. Et puis il est tout maigre aussi. Je secoue doucement la tête, je me laisse encore envahir par mon instinct maternelle. C'est que je suis une femelle, et c'est un dragon encore si jeune. Maintenant calmée, je reprends la conversation.

- Je ne vais pas te faire de mal, rassure toi.

Je retire les feuilles restantes sur le cochon dodue et le place à une zone où il n'y a que terre, puis je le pousse un peu pour qu'il se rapproche de moi. Je pose ma patte sur la chaire rose un peu sanguilonante.

- C'est simple. Brule moi cette viande et on sera quitte. Tu sais, pour la rendre plus tendre pas pour la mettre en cendre.
-Je ne savais pas que c'était votre cochon heu.. Quel est votre nom déjà ?

- Je m'appelle Amaryllis.  Et toi petit, tu t'appelles comment? ; je ris doucement et lui dis avec gentillesse ; et arrête de trembler comme ça je ne vais pas te manger
Je soupire et frotte ma tête contre la sienne, avec une douceur maternelle.

- si t'avais faim, t'aurais pu me demander un bout tout simplement. J'suis plutôt pacifiste comme dragonne moi.

Il me regarde comme si j'étais une géante. ça me fait sourire, c'est vrai que pour lui je dois être impressionnante.

- Je... Je me nomme Smile...

Ho, ce petit est vraiment adorable. Surtout quand il vient se cacher sous mon aile. Je penche ma tête vers lui et frotte doucement mes naseaux contre les siens.

-Tu es bien le seul dragon que je connais, à part ma famille, qui est gentil. Si j'avais demandé à un autre dragon, je serai mort...

Je comprends mieux pourquoi il ne pense même pas à demander. C'est vrai que beaucoup de dragon manque de tact et ne possède pas de pitié vis-à-vis des plus petits. J'approche la proie dans notre direction.

- aller petit, cuit ce bon cochon bien gras et nous partagerons le repas. Tu es bien maigre, tu dois pouvoir prendre des forces maintenant !

Je le regarde faire et l'aide à ne pas cramer la nourriture en retournant, par ma force, la nourriture de temps à autre. Une fois le tout cuit, je mords dans le ventre et le laisse manger dans la carcasse.

- c'est bon, hein?